Le Programme local de lutte contre le tabac (PLLT) vise la réduction du tabagisme à l’échelle de la ville ou de la communauté de communes avec la mise en place d’objectifs chiffrés de réduction de la consommation et comme objectif de parvenir à une génération sans tabac en 2032.
Quel que soit son âge, un fumeur qui arrête gagne plusieurs années de vie. Le gain n’est pas seulement sanitaire, mais aussi d’ordre financier.
Une des finalités principales du PLLT est d’améliorer les conditions de vie de l’ensemble des habitants, qu’ils soient fumeurs ou non.
Aussi, la débanalisation de l’usage du tabac sur le domaine public permet de limiter l’exposition au tabagisme passif et d’éviter d’inciter les plus jeunes à commencer à fumer.
La diminution du tabagisme et sa dénormalisation permettent également de réduire les inégalités sociales en matière de santé.
Au-delà de ses effets sanitaires, la consommation de tabac a également un impact négatif évitable sur les finances publiques (comptes sociaux) et sur l’économie française[1] , incluant naturellement les coûts à l’échelle d’une ville ou d’une communauté de communes.
La forte augmentation des maladies non transmissibles (cancers, pathologies cardiovasculaires, pathologies respiratoires et diabète), dont le coût des traitements est élevé, a de graves conséquences sur les systèmes de santé[2].
Or le tabac représente un facteur de risque commun[3] à l’ensemble de ces pathologies. Aussi, la mise en œuvre effective et énergique de mesures fortes dans la lutte contre le tabagisme a été intégrée par les Nations Unies dans les stratégies de réduction des maladies non transmissibles[4]. Cette réduction de la consommation de tabac permettra de redistribuer plus de moyens pour la prise en charge sanitaire de l’ensemble de la population.
Ces répercussions sur les budgets nationaux ne sont pas sans conséquences sur les marges de manœuvre des politiques budgétaires et de leurs traductions possibles à l’échelle des communes.
Par ailleurs, les répercussions économiques à l’échelle locale sont multiples :
[1] Kopp. P. Le coût social des drogues en France. OFDT, 2015, 75 p. www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/epfxpkvc.pdf
[2] Bloom, D.E., Cafiero, E.T., Jané-Llopis, E., Abrahams-Gessel, S., Bloom, L.R., Fathima, S., Feigl, A.B., Gaziano, T., Mowafi, M., Pandya, A., Prettner, K., Rosenberg, L., Seligman, B., Stein, A.Z., & Weinstein, C. (2011). The Global Economic Burden of Noncommunicable Diseases. Geneva: World Economic Forum http://www3.weforum.org/docs/WEF_Harvard_HE_GlobalEconomicBurdenNonCommunicableDiseases_2011.pdf
[3] Asaria P, Chisholm D, Mathers C, Ezzati M, Beaglehole R. Chronic disease prevention: health effects and financial costs of strategies to reduce salt intake and control tobacco use. Lancet. 2007 Dec 15;370(9604):2044-53.
[4] www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/66/2&Lang=F
En application de l’article 5.3 de la CCLAT de l’OMS à l’échelle municipale et communautaire, mentionnant le conflit fondamental et inconciliable entre les intérêts de l’industrie du tabac et ceux de la santé publique[1], il est donc essentiel de protéger les politiques publiques du lobby tabac. Ceci signifie notamment que :
À cet égard, une vigilance toute particulière doit être portée sur le financement de la gestion des mégots et de la pollution qu’ils induisent dans le cadre de la mise en œuvre de la responsabilité élargie des producteurs
[1] Directives pour l’application de l’article 5.3 de la CCLAT https://www.who.int/fctc/guidelines/adopted/article_5_3/fr/