Contexte

Enjeux sanitaires

La nicotine est une des drogues les plus puissantes qui soient[1] et elle conduit à une addiction particulièrement sévère.

La consommation de tabac est la première cause de mortalité prématurée et évitable. C’est également le facteur de risque évitable principal de la survenue des maladies non transmissibles. Actuellement, 3 fumeurs quotidiens de tabac sur 5 veulent arrêter de fumer et ont du mal à y arriver seuls du fait du pouvoir addictif majeur de la nicotine.

Par ailleurs, le tabagisme est une épidémie industrielle, liée à l’activité d’un des lobbies les plus puissants au monde.

Aussi, et compte-tenu du nombre très élevé de fumeurs en France et dans le Grand Est, la déclinaison à l’échelle locale d’une politique spécifique de lutte contre le tabagisme est importante pour réduire la consommation de tabac.

 

[1]Moore RA, Aubin HJ. Do placebo response rates from cessation trials inform on strength of addictions? Int J Environ Res Public Health. 2012 Jan;9(1):192-211.

Forte prévalence de la consommation de tabac en Grand Est

La consommation de tabac reste la première cause de mortalité prématurée et évitable dans le monde, en France et dans la Région Grand Est ; la prévalence de la consommation de cette drogue, au pouvoir addictif majeur, y est particulièrement élevée.

La situation dans la région Grand Est est particulièrement préoccupante puisque la prévalence des fumeurs y est plus importante qu’à l’échelle nationale, la proportion de fumeurs quotidiens atteignant 30,1% en 2017 contre 24% en France [1]. La mortalité est également plus élevée : « Ce phénomène touche davantage la Lorraine et, à un moindre degré, la Champagne-Ardenne. L’Alsace se situe dans la moyenne nationale »[2].

À cela s’ajoutent des conditions géographiques particulières liées à l’existence en Grand Est de 800 km de zones frontalières avec 4 pays (Allemagne, Belgique, Luxembourg et Suisse), facilitant des achats de produits du tabac à des coûts moindres. Ceci contribue ainsi à affaiblir l’impact des hausses significatives des taxes visant à réduire la consommation de tabac, alors même que celles-ci constituent la mesure la plus efficace pour réduire la consommation de tabac.

 

[1] Pasquereau A, Andler R, Arwidson P, Guignard R, Nguyen-Thanh V. Consommation de tabac parmi les adultes : bilan de cinq années de programme national contre le tabagisme, 2014-2019. Bull Epidémiol Hebd. 2020;(14):273-81. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2020/14/2020_14_1.html

[2] Bulletin de Santé Publique France, Grand Est, Tabac, Janvier 2019

Textes de références sur la lutte contre le tabagisme

Le Programme local de lutte contre le tabac, qui définit le cahier des charges d’une Ville Libre Sans Tabac, reprend les objectifs des textes existants sur la lutte contre le tabac, ceux de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac (CCLAT)[1], du Programme national de lutte contre le tabac (PNLT), du Programme régional de lutte contre le tabac (PRLT).

Il a vocation à être partie prenante des contrats locaux de santé (CLS).

Le PLLT vise ainsi à mettre en œuvre un arsenal de mesures de lutte contre le tabac à l’échelle locale d’un territoire, d’une ville ou d’une communauté de communes.

 

[1] Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, Organisation mondiale de la Santé 2003. Réimpression révisée, 2004, 2005, Classification LC/NLM: HD 9130.6, https://fctc.who.int/

Financement par l’ARS Grand Est

Le projet est soutenu financièrement depuis 2019 par l’ARS Grand Est (Agence régionale de santé) et initialement par la MILDECA (La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives).

Soutien de la population locale

Ce projet bénéficie d’un soutien massif des habitants des villes concernées.

Selon un sondage mené par l’Institut d’études Audirep auprès d’un échantillon représentatif de la population des plus de 18 ans de Joinville et Thionville en 2020 et de Nancy en 2022, plus de 90% des habitants soutiennent la transformation de la mairie en lieu sans tabac, quelle que soit la ville concernée

Dans ces trois villes, plus de 9 habitants sur 10 pensent également qu’il est important de garantir un droit à respirer un air pur et à ne pas être exposé au tabagisme passif.

Et 8 habitants sur 10 sont en faveur d’une mise en œuvre d’un programme local de lutte contre le tabagisme dans leur ville.

Ces trois villes ont décidé d’agir pour enrayer le problème du tabagisme dans leur localité et contribuer à faire de leur ville une localité où « il fait bon vivre ».

Une telle initiative est de nature à intéresser d’autres villes.

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